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Visite de Villefranche et du musée Dini



Les A2MR à la fête le dimanche 23 octobre 2005 :
visite du château de Fléchères,
puis découverte de Villefranche-sur-Saône

DIAPORAMA


Incroyable ce que l’on peut découvrir en une seule journée de visite organisée par les Amis du Musée et de la Médiathèque de Roanne !
Ils sont 52 ce dimanche matin d’octobre 2005 à prendre le car Mondon sous un ciel chargé de pluie… ils seront 52 au retour, enchantés par une journée superbe réconciliée durant l’après-midi avec un beau soleil d’automne.
Le château de Fléchères, situé sur le territoire de la commune de Fareins (Ain), est un miraculé du patrimoine sauvé de justesse d’un abandon irrémédiable. Son origine remonte à 1610-1620, époque où Jean de Sève édifie, sur l’emplacement d’une maison forte qui défendait un gué sur la Saône, un château imposant en une seule campagne de travaux. Cantonné de quatre tours carrés et ceint de larges douves, l’édifice conserve le plan médiéval. L’ampleur de la construction, exceptionnelle dans la région, s’explique par la présence dans le corps de logis central d’un temple protestant de deux cent cinquante mètres carrés, que nous ne visiterons pas d’ailleurs.
Le jardin à la française qui faisait jadis un écrin élégant au château n’était plus dans les années 1980 qu’un champ de ronces et de buissons, et l’édifice lui-même, sous une toiture en détresse, n’était que l’ombre de lui-même.
Il faut attendre la fin de l'année 1997 et l’acquisition du domaine par Marc Simonet-Lenglart et Pierre-Albert Almendros (déjà propriétaires du château de Cormatin en Bourgogne) pour que soit engagée - dès 1998 et pour cinq ans - une grande campagne de restauration de l'édifice et de ses jardins. Une merveille de plus sauvée dans le patrimoine français. En 1998, dès les premières phases de restauration du château, sont découvertes sous un enduit les fresques de Pietro Ricci. Des décors peints sont mis au jour dans une dizaine de salles.
Et les A2MR ont donc pu visiter une partie importante de la grande demeure au charme si nostalgique dans la campagne automnale qui l’entoure. La légende cinématographique avait su en son temps utiliser le décor lors du tournage, en 1968, du film de Philippe de Broca, « le diable par la queue ». C’était l’histoire d’un château délabré du XVIIe siècle qui abritait une famille d'aristocrates désargentés. Pour le sauver de la ruine, la marquise, maîtresse des lieux, décida d'en faire un hôtel ! La suite de l’histoire ne manque ni d’humour ni de pittoresque ! Si d’aventure vous revoyez ce film, ayez une pensée pour Fléchères.
Une petite promenade dans notre diaporama donnera une idée de cette visite remarquable.


Villefranche-sur-Saône,
une cité façonnée par l’histoire

DIAPORAMA


Selon les désirs des sires de Beaujeu qui l'ont créée en 1140 sur un fond de plaine marécageuse, Villefranche avait initialement vocation à contrecarrer les prétentions hégémoniques des puissants archevêques comtes de Lyon. Surprenante, cette idée de construire une ville dans un creux de cuvette autour d’une grande artère centrale, la rue Nationale. Au fond du creux coulait et coule toujours le Morgon, petit torrent quasi confidentiel aujourd’hui, mais dont les colères ont paraît-il été homériques.
De chaque côté de la rue Nationale, rien à première vue de très spectaculaire, sinon la façade magnifique (gothique flamboyant du XVIe siècle) de la Collégiale Notre-Dame des Marais, dont les fondations furent bâties sur quantité de gros pilotis, un peu à la manière de Saint-Marc à Venise, et pour la même raison.
Les deux guides chargées de nous aider à mieux connaître cette étrange cité si bien dissimulée aux regards curieux avaient chacune le trousseau de clé indispensable… Imaginez une promenade banale dans une artère commerçante… Tout à coup, une borne en bronze figée sur le bord du trottoir : elle porte un commentaire discret invitant le passant à pénétrer sous un porche ou par un couloir fermé, car, promet elle, vous allez avoir une révélation : quelques dizaines de mètres au-delà du couloir, vous débouchez dans une courette entièrement cernée d’édifices… et quels édifices ! Des merveilles du XVIe et XVIIe siècles, l’un des secrets de Villefranche : la demeure des domestiques et celle de leurs maîtres se font face, en l’état, figées et intactes dans un tête-à-tête pétrifié. Plutôt que de décrire ce que les mots sont bien en peine de restituer fidèlement, parcourons plutôt ces quelques photos… On peut voir encore sur l’une d’entre elles une immense cheminée où les cuisiniers activaient les rôtis pour la maison d’en face.
Et cette originalité de la ville persiste en plusieurs endroits de la rue centrale chaque fois indiqués par une borne de bronze identique : de part et d’autre, les très anciennes parcelles de propriétés larges de une ou deux toises, pas davantage, reproduisent à l’identique cette disposition étonnante, tant et si bien que Villefranche est parvenue, avec discrétion, à sauvegarder à ciel ouvert mais à huis clos plusieurs de ces richesses architecturales. La vitrine sociale qu’est habituellement la façade n’était manifestement pas l’essentiel pour les bourgeois de la ville, mais en leurs courettes les vieilles familles préservaient jalousement leur domaine et le faisaient aménager et décorer avec amour. Il faut voir la Maison de la Bessée, l’auberge de la Coupe d’Or, l’hôtel Gayand, la Maison Roland, la Maison Giliquin, la Maison « les Fleurons »… Villefranche ne peut laisser indifférent les plus blasés.
Le musée Paul Dini non plus d’ailleurs. La fin de notre court séjour lui est consacré, et nous avons l’honneur d’y être reçus par le fondateur en personne. En 1998, Paul, entrepreneur d'origine stéphanoise, né en 1937, et Muguette Dini faisaient don d'une grande partie de leur collection de peintures à la ville de Villefranche-sur-Saône. La municipalité accueillait à bras ouverts une manne artistique propice à faire renaître un musée réduit depuis une trentaine d’années à une existence de principe. 450 tableaux signés de quelque cent cinquante artistes, du XIXe siècle à nos jours constituaient cette donation. Tous entretenant un rapport avec la région Beaujolaise ou lyonnaise. La visite de ce musée a permis à tous les passagers du car de passer de la théorie à la pratique : après avoir appris beaucoup sur les peintres de Lyon grâce à un film présenté durant le voyage, ils avaient leurs œuvres directement sous les yeux. Impossible de citer tous les artistes exposés, mais, outre Suzanne Valadon, il faut au moins mentionner Jacques Truphémus, auquel est consacrée une exposition rétrospective.
Concernant cet artiste, le Musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône présente la première collection publique de l’artiste (19 toiles). Grâce aux témoignages, aux archives de l’artiste et à des citations biographiques fréquentes, la visite, commentée par deux spécialistes de valeur, a été un vrai plaisir, même si le style de Truphémus, dont les couleurs allusives se diluent presque toujours sous un effet de brume omniprésent, n’a pas suscité chez tout le monde l’émotion poétique si souvent au rendez-vous chez ce peintre de l’intime.

(Michel Barras)

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