|
Alba la
Romaine un jour de mistral
|
Notre
trésorier est obligé de
tenir sa casquette...
|
|
Ce dimanche 10 avril 2005 a été marqué
par une météo très particulière
: du soleil à profusion, en même temps qu'un vent
d'une rare violence qui a secoué les visiteurs des A2MR
! François Dumoulin, responsable DRAC des sites archéologiques
de l'Ardèche, a néanmoins commenté d'un
bout à l'autre cette visite dont l'intérêt
n'a échappé à personne.
Les
fouilles qui se sont déroulées de 1980 à
2001 ont permis de mettre à jour et de restaurer une
cité antique gallo-romaine d'une telle importance qu'on
peut s'étonner qu'elle n'ait que modérément
bénéficié jusqu'à aujourd'hui de
la renommée qu'elle mérite.
Nos
adhérents, bravant le mistral, ont découvert des
vestiges remarquables par leur état de conservation ou
de restauration qui témoignent de l'existence de cette
cité de 30 hectares.
|
Remarqué
:
Le
Cardo Maximus, ancien axe de circulation orienté nord/sud
et balayé ce dimanche 10 avril par des bourrasques brutales,
est longé par une vingtaine de boutiques (Certaines d'entre
elles ont donné au cours des fouilles des informations
sur les objets qui y étaient vendus, telles par exemple
des lampes à huile); son antique pavage demeure visible
par endroits, avec ses traces émouvantes racontant la
vie voici vingt siècles.
|
|
|
Le
théâtre antique : au cur de la cité,
le centre monumental regroupe un vaste ensemble à vocation
administrative, civique, religieuse et économique autour
de son forum. Dès la fin du Ier s. av. J.-C., se met
en place un théâtre de type gallo-romain à
cavea adossée, d'un diamètre de 50 m. Les gradins
sont alors en terre et habillés de bois. Il s'agit du
seul exemple en Gaule Narbonnaise de théâtre de
type véritablement gallo-romain.
Ce
qui frappe aujourd'hui est le dernier stade de construction
(2ème siècle après JC) qui se développe
rive droite et rive gauche du ruisseau d'Aunas (à l'époque
canalisé et non visible). Un théâtre sur
une rivière qu'il intègre dans son architecture
: surprenant ! Sur la rive droite se trouvent la cavea et l'orchestra.
La mise en place de la cavea a nécessité un apport
important de remblais ainsi que la construction de murs rayonnants,
permettant d'asseoir des gradins en blocs calcaires. Cinq vomitoria
sur sept sont connus. Ils permettaient aux spectateurs d'accéder
à la cavea dont la capacité est estimée
à 3000 personnes. La cavea est divisée en trois
parties : de haut en bas, la summa cavea, la media cavea et
l'imma cavea qui, à Alba, est constituée de trois
gradins d'honneur réservés aue x notables. Le
site d'Alba la romaine accueille chaque été dans
le décor de ce théâtre antique qui pouvait
contenir 3000 places un spectacle qui vaut paraît-il le
déplacement...
|
Sous
la vigne, une cité : Au-delà du périmètre
des fouilles, on passe sans transition des ruines aux vignes
dont l'exploitation a permis -au désappointement de
certains viticulteurs- de révéler un jour la
richesse archéologique du sous-sol. Il est presque
sûr que d'autres vestiges demeureront à jamais
enfouis, ou appartiennent aujourd'hui à des collections
locales privées. François Dumoulin a ouvert
exceptionnellement les portes de la réserve de sculptures,
de mosaïques et autres pièces rares récupérées
durant les fouilles. La reconstitution du théâtre
antique apporte aux visiteurs les informations nécessaires
pour mieux comprendre l'architecture de ce lieu.
Le village actuel d'Alba la romaine : abrité au pied
des ruines de son château dont les fenêtres à
meneaux sont à ciel ouvert, ce village médiéval
cache jalousement dans ses petites rues le charme fou de cet
urbanisme d'un autre âge.
|
|
Quelques
pièces magnifiques du musée archéologique
: une statue d'empereur romain, la mosaïque murale "
aux poissons d'eau douce ", des flacons et carafes de verre
d'époque... et bien entendu le modèle réduit
reconstitué déjà signalé.
|
Le
pont romain de Viviers : il traverse l'Escoutay de ses
onze arches qui résistent aux colères de cette
rivière depuis les IIe ou IIIe siècle après
JC. Encore un site magnifique dans un décor plein de
poésie. C'est le plus grand pont romain de France encore
ouvert à la circulation, qu'empruntent encore régulièrement
les habitants de Viviers pour éviter les traquenards
du sens giratoire le plus proche !
|
|
Non vu
:
Un
dallage en mosaïque : Impossible à voir parce qu'elle
est protégée sur place par une épaisse couche
de terre et de gros graviers. Dommage, car c'est un vestige d'une
taille hors du commun. Heureusement des photos en révèlent
la décoration.
(Michel Barras)
|