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« UNE JOURNEE EN DOMBES ET BRESSE »

Sortie de printemps – Samedi 10 juin 2012

Chatillon-sur-Chalaronne les halles un samediLa première étape de cette sortie nous a amené à Chatillon-sur-Chalaronne, petite ville de l’Ain à l’écart de grands axes routiers, riche d’un important patrimoine architecturale et pleine de charme. Les halles, parmi les plus longues de France, dixit le guide, abritent le traditionnel et pittoresque marché du samedi. Entre les piliers de bois, se succèdent en bon ordre les volailles en tout genre, les charcuteries et fromages du terroir et les fruits et légumes de saison dans un « florilège » d’odeurs variées et un joyeux brouhaha. La promenade à travers les petites rues permet d’admirer les nombreuses maisons à colombages, l’église de style gothique flamboyant dont les premières briques du pays appelées « carrons » provenant des carronnières nombreuses en Dombes, ont été posées au XIIIème siècle, et l’apothicairerie du « vieil hôpital », riche de 120 pots à pharmacie en faïence de Meillonnas ainsi qu’un charmant petit musée des costumes bressans traditionnels. Il convient de signaler que Chatillon s’enorgueillit toujours du séjour de Vincent de Paul qui n’a pourtant duré que 6 mois !

L’après midi était consacrée à la visite de l’exposition temporaire Gustave Doré au musée du Monastère royal de Brou. Ce fut pour la plupart d’entre nous une découverte. Si cet artiste du 19ème siècle est bien connu pour ses illustrations des fables de La Fontaine, de la Bible ou de la ville de Londres, on découvre à travers l’exposition, qu’il fut un créateur prolixe et touche à tout, dessinateur, aquarelliste, sculpteur et surtout peintre. Autodidacte, doté d’une mémoire visuelle extraordinaire, c’est à Bourg-en-Bresse où son père avait été nommé ingénieur des travaux publics, que se manifestera son talent précoce comme en témoigne le portrait du facteur ou encore ces bressans finement observés et croqués avec humour. Qualité que l’on retrouvera plus tard dans « La petite Peggy », vendeuse de violette des rues de Londres. Son énorme imagination se manifeste surtout dans les illustrations au point qu’il inspirera Walt Disney pour ses décors de « Blanche neige » ou « la Belle au bois dormant » et le cinéaste David Lynch pour Oliver Twist.
Dante et Virgile par Gustave DoréMais son vrai talent éclate dans ses toiles, des paysages grandioses recomposés à partir de vues de ses nombreux voyages, mais principalement les peintures de grand genre représentant des scènes d’histoire comme la guerre de 1870 ou il se transforme en véritable reporter de guerre et des scènes religieuses. Au point qu’il écrira « J’illustre aujourd’hui pour payer mes couleurs et mes pinceaux. Mon cœur a toujours été de la peinture. J’ai le sentiment d’être né peintre ». Son œuvre multiforme fut moquée par ses contemporains qui, devant une peinture faite à partir d’une gravure sur acier ou d’une photographie de son ami Nadar, n’hésitaient pas à le qualifier d’ « agrandisseur de vignettes ». Au point qu’il choisit de s’exiler à Londres où les anglais raffolaient de ses productions. L’exposition qui se poursuit jusqu’au 16 septembre 2012, peut être le but d’une belle promenade d’été en Bresse d’autant que le monastère qui l’abrite vient de faire l’objet d’une restauration. Et ultérieurement, le visiteur pourra toujours admirer l’une des œuvres majeures de Gustave Doré : « Dante et Virgile » arrivés au 9ème cercle de l’enfer, tableau monumental qui fait partie des collections permanentes du musée.

Anne Marie Berrod

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