La salle où sont présentées les faïences révolutionnaires était trop petite pour contenir la bonne trentaine d’Amis du Musée et de la Médiathèque venus entendre Sandrine Ray.
Cette collection constituée d’un quart environ des pièces encore existantes (2500 à 3000) est la plus importante de toutes les collections réparties dans différents musées.
Les faïences, réalisées pendant les 10 ans de la révolution, étaient faites « par le peuple, pour le peuple ». Il ne faut pas y voir des œuvres d’art mais plutôt les lire comme des bandes dessinées de la révolution, relatant des évènements, parfois avec un décalage entre ceux-ci et la date de fabrication et destinées à véhiculer des symboles et des slogans révolutionnaires.
Un des thèmes parmi les plus représentés est le thème des 3 ordres, par leur symboles respectif : la fleur de lys pour la royauté, la crosse pour le clergé et la bêche pour le tiers-état. Ou encore sous forme de personnages : le noble, le curé et le paysan.
Autres thèmes : le drapeau tricolore bleu, blanc et orange (le rouge étant difficile à obtenir), des personnalités comme Mirabeau …
Parmi les symboles, qui parlaient aux gens de l’époque : par exemple : « le coq = le peuple vigilant », certains sont devenus incompréhensibles aujourd’hui.
La plupart des objets avaient un rôle utilitaire, assiettes, plats, plats à barbe… mais certains étaient seulement décoratifs ainsi ce couteau suisse, représentant un garde coiffé d’un bonnet phrygien, fabriqué dans du bois provenant de la démolition de la Bastille, dit couteau Palois, et qui aurait été remis aux assaillants de la Bastille.
[Petit rappel : la collection que possède le musée, près de 800 pièces, est la collection Louis Heitschel achetée par l’état à la mort du collectionneur en 1988. Elle a été inaugurée en 1990 par le Président de la République, François Mitterrand venu à Roanne pour la circonstance.]
Les A2MR remercient le conservateur du musée et ses collaborateurs qui avaient préparé la visite, particulièrement Sandrine Ray qui nous a fait une présentation très attrayante de cette riche collection.
Anne Marie Berrod