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« Un soir au Musée »

L’adoration des bergers de Benjamin Cuyp

Ce jeudi soir 21 février 2013, Cécile Contassot a commenté pour les Amis du musée et de la médiathèque la dernière grande acquisition  du musée Joseph Déchelette en 1990,   « L’adoration des bergers », un tableau daté de 1640, attribué à Benjamin Cuyp, bien qu’il ne soit pas signé, ce qui était relativement fréquent dans le siècle d’or hollandais.

Benjamin Cuyp, [1602 – 1652],   appartenait à une famille de peintres célèbres de Dordrecht. Contemporain de Rembrand, il n’a pas été son élève mais a forcément été  influencé par lui.
Travaillant sur commande comme il était d’usage alors, il a réalisé trente tableaux représentant la scène de l’adoration des bergers tous différents et très différents de l’œuvre roannaise. Ici, l’utilisation du clair-obscur est importante, beaucoup plus que chez Rembrant. Mais ce tableau présente d’autres particularités : la lumière qui tombe du ciel et vient éclairer les bergers, est beaucoup plus violente que chez Rembrant. Dans cette lumière, deux scènes relatées par l’évangéliste Luc se succèdent : en haut, la représentation à peine suggérée de l’annonce des anges   aux bergers et au registre inférieur tous les protagonistes de l’adoration des bergers : à gauche, dans l’ombre, les animaux, au centre, en pleine lumière les bergers et à droite, dans l’étable symbolisée par une branche d’arbre recourbée, la Vierge, Jésus et Joseph.
Ce traitement particulier de la lumière crée un effet de profondeur et la composition du tableau, les positions et attitudes des personnages comme reliés les uns avec les autres, créent une dynamique  et contribuent à dégager un sentiment de familiarité, d’intimité.
Cuyp, protestant, prend ses modèles parmi ses contemporains, cherche à représenter une religion proche des hommes. Mais, il y introduit des symboles religieux ; ainsi l’arbre préfigure la crucifixion, symbole renforcé par la position de Marie qu’on dirait prête à recevoir le corps de son fils.

«  Un bon peintre est celui qui ne néglige pas les détails  mais introduit la divinité » dit notre guide. Ce tableau répond parfaitement à cette définition. 
En guise de conclusion, Cécile Contassot, s’est posée et nous a posés une question : « Les anges sont à peine ébauchés. Cette œuvre est-elle absolument finie ? ».
Les A2MR remercient le conservateur du musée et  Cécile Contassot dont le commentaire très complet a fait ressortir toutes les richesses de l’œuvre de Cuyp.

Anne Marie Berrod

 

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