Pour son diner causerie d’automne, l’association des A2MR avait choisi d’organiser une soirée polonaise avec le concours de l’association Roanne Pologne. Comme le président, Bernard Grosbellet l’a dit dans son discours de bienvenue, l’idée avait été lancée par Odette Ramay qui avait pris un 1er contact avec Janusz Durda, président d’honneur et Hélène Sikora, l’actuelle présidente, relayée par Michèle Calmels qui se chargeait de mettre au point la soirée.
L’assistance nombreuse réunie au Cercle de l’Union, 70 personnes, pour partie des A2MR et pour partie des membres de Roanne Pologne ou sympathisants, fut d’abord conviée à déguster un repas composé de spécialités polonaises, sandre et carpe accompagnés d’une purée d’aubergine puis un abondant « bigos » mélange de choux, champignons, viande, saucisse le tout arrosé de bière polonaise…et d’un petit verre de vodka en fin de repas. Les deux conférenciers, Janusz Durda vivant en France depuis 40 ans après avoir quitté la Pologne « en 2 jours » au moment des 1eres révoltes ouvrières et Stanislas Zglinicki, polonais de « la 2ème génération » présentèrent, cartes à l’appui, l’histoire tumultueuse de ce pays.
Tout commence au 9ème siècle. Un petit groupe de tribus appartenant aux slaves occidentaux se réunit autour des « Polanes ». Le 1er souverain historique, Mieszho crée une capitale Gniezno et introduit le christianisme qui donnera à la Pologne son identité culturelle.
En 1364 est créée une université, la 1ère école supérieure en Europe.
Au 14ème siècle Ladislas 1er crée la dynastie des Jagellon. Cracovie devient la capitale bientôt supplantée, en 1596, par Varsovie qui l’est restée jusqu’à nos jours.
Le royaume de Pologne s’unit avec le Grand Duché de Lituanie et ses frontières vont bientôt s’étendre du nord au sud de la Baltique à la mer Noire et à l’est jusqu’aux portes de Moscou. Par contre, à l’ouest, le corridor de Danzig, revendiqué par l’Allemagne va constituer un nœud quasi permanent de discorde.
A cet apogée du rayonnement de la Pologne succède un effritement du royaume du à la corruption de la noblesse et à de nombreux conflits militaires. L’invasion par les cosaques signe la ruine du pays et l’effondrement de la monarchie avec l’abdication d’Auguste II, père de Marie Leszeinska, femme de Louis XV et en dépit des efforts du dernier roi, Ladislas Poniatovski mis en place par Catherine II de Russie.
Vont alors se succéder 3 partitions :
- En 1791,1er partage entre Prusse, Russie et Autriche
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Puis 2ème partage entre Russie et Autriche
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Enfin, en 1795, la Pologne disparaît de la carte de l’Europe. Cette date correspond à la 1ère vague d’émigration politique.
Lors de sa 1ère campagne de Russie, en 1807, Napoléon crée le duché de Varsovie, petit territoire qui tombe sous la dépendance de la Russie à la chute de Napoléon.
Il faudra attendre 1918 et la fin de la 1ère guerre mondiale pour que la Pologne retrouve ses frontières de 1772. C’est aussi le moment d’une 2ème vague d’émigration de type économique vers les Etats-Unis, la France et l’Empire ottoman…
Entre les 2 guerres, la Pologne devient un état tampon entre l’URSS et l’Allemagne.
En 1939, le pacte germano-soviétique lui permet de regagner le corridor de Danzig mais une 4ème partition entre ses 2 grands voisins, Russie et Allemagne intervient alors.
En 1945, la Pologne passe sous influence soviétique et devient en 1946 un état socialiste contrôlé par l’URSS.
Stanislas Zglinicki rapporte un évènement douloureux et peu connu : en 1947 il y a eu un rappel des polonais de France. 30 000 sont alors revenus au pays suivis par 18 000 en 1948. Ils ont été mal accueillis. Certains ont même été expatriés en URSS où ils ont fait souche. Mais, aujourd’hui, la Russie ne les reconnaît pas comme russes !!!
La suite des évènements qui conduiront à la création d’un état démocratique en 1989 est encore présente dans la mémoire de chacun. Le clergé est bâillonné…La mort de Staline, en 1953, marque le début des révoltes ouvrières. Le cardinal Wischenski qui soutient les grévistes, est emprisonné de 1953 à 1956. A partir de 1970, les grèves ouvrières et les manifestations étudiantes se multiplient. Juillet 1980 voit la naissance de Solidarnosc soutenu par l’église. Les négociations alors entamées avec le gouvernement aboutiront aux accords de Gdansk en 1981.L’armée rouge quitte le territoire en 1990 et Lech Walesa, le leader charismatique de Solidarnosc accède à la présidence.
Anne-Marie Berrod (13.10.2011)