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Conférence

 

Louis Mercier


Louis Pralus est un journaliste bien connu à Roanne, en tant que responsable de la rédaction locale de l’Essor, hebdomadaire catholique d’information implanté dans la Loire, le Rhône et l’Isère.

On ne pouvait espérer plus proche et plus vivant témoignage que le sien sur Louis Mercier :

la grand-mère paternelle du journaliste était en effet cousine de l’écrivain et vivait à Coutouvre comme ce dernier. Louis Mercier, en dépit de son caractère solitaire et taciturne, participait à sa façon aux événements familiaux en rédigeant des textes de circonstance. En outre, Louis Pralus a en commun avec l’auteur des « contes de Jean-Pierre » non seulement la passion du journalisme, mais aussi un profond attachement aux valeurs catholiques, à la terre, au monde rural. Il l’a prouvé en publiant en décembre 1978 des scènes de la vie paysanne intitulées « mon village sous l’hiver », ouvrage subtil et poétique qui reçut des distinctions de l’Académie française et de l’Académie des Sciences et Belles-lettres.

Louis Mercier a jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale joui d’une notoriété littéraire à la fois respectable et confidentielle, conforme à sa personnalité: l’authenticité de son inspiration poétique et romanesque, la saveur de ses talents de conteur lui avaient assuré une réputation éloignée de tout tapage et fondée sur la qualité de seize ouvrages alternant prose et vers. Son attachement viscéral à la France profonde -celle de Jeanne d’Arc et de Saint-Louis- lui assurait la sympathie et le soutien d’un bon nombre de personnalités de l’époque, même si, dans les milieux littéraires en vogue, on feignait d’ignorer cet artiste provincial un peu trop discret.

Puis il s’est heurté à la douloureuse expérience de la seconde guerre mondiale. Ayant cru au bien-fondé de l’armistice et du gouvernement de Vichy, il eut le tort de le faire savoir en utilisant la tribune du journal dont il assurait la rédaction en chef, et de mettre en œuvre ses talents de polémiste au service de ce qu’il croyait être une juste cause.

La fin de sa vie fut difficile. Un second mariage tardif lui apporta le réconfort dans ses toutes dernières années, et ce n’est qu’après sa mort qu’il reçut des manifestations importantes de reconnaissance pour son œuvre.

Louis Pralus a su à la fois exprimer l’essentiel et aborder pudiquement le « cas » Louis Mercier. Les questions concernant les archives de l’écrivain (et plus généralement celles de cette époque troublée) mettent en lumière combien de telles pages d’histoire politique, religieuse et littéraire continuent de retenir l’attention des historiens et des autres chercheurs !

(Michel Barras 27.04.2006)

 

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