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Conférences sur la poterie

Les A2MR ont proposé, en février et mars 2012, deux conférences sur le thème de la poterie.

La première, le 16 février, dans le cadre des rencontres « Un soir au Musée » portait sur la collection de faïences de Philippe Whiteway présentée dans l'exposition « Curieux donateurs ».
Comment cette collection est-elle arrivée au Musée de Roanne ? En 1925, Philippe Whiteway, archéologue, en lien avec Joseph Déchelette, lui fait don de 2100 pièces de faïences hollandaises et italiennes parmi lesquelles, des pots à pharmacie.
Le besoin de soigner apparaît très tôt et pour y répondre, toute une pharmacopée d'élixirs, d'électuaires et d'onguents à base de plantes et donc de récipients pour les stocker. Au moyen âge, le développement des apothicaireries, d'abord dans les monastères puis des apothicaireries hospitalières et des pharmacies nécessite la fabrication d'un grand nombre de pots de différentes formes selon leur usage. Mais, bientôt, l'impact visuel prime sur le contenu et les officines constituent de véritables collections. Ainsi, entre le XVème et le XVIIIème se développe en Italie, principalement à Florence et Naples, la fabrication d'un type particulier de pot à pharmacie, l'albarello, tirant son origine des récipients en bambou de Perse, de forme cylindrique, de 10 à 40 cm de hauteur, destiné à recevoir les plantes séchées. Les faïenciers italiens vont travailler sur la translucidité de l'émail et l'imperméabilité mais aussi, en véritables artistes, sur les formes et les décors pour atteindre la perfection comme on a pu le voir sur les pièces du musée.

(Anne-Marie Berrod)

 
Photos : Jean-Paul Roux
 

 

Le jeudi 15 mars, la conférence de Daniel Duroy portait aussi sur la faïence mais dans un tout autre registre. Etonnant destin que celui de « La manufacture de poterie et faïencerie » qui fut créée à Saint Maurice-lès-Châteauneuf en 1921 et qui, victime de la crise et peut-être aussi d'une gestion hasardeuse, n'eut qu'une vie éphémère. Daniel Duroy, nous a présenté la genèse de cette entreprise ainsi que les hommes qui ont contribués à son fonctionnement. A l'origine, Benoît Michaud, chef de gare et qui, depuis 1900, exploitait un gisement de terre réfractaire à proximité de saint Maurice, s'associe avec Emile Fouret ingénieur chimiste de l'université de Lyon pour fonder en 1920 « Les poteries du Sornin » « société anonyme à participation ouvrière pour l'industrie et le commerce de la poterie commune, réfractaire et artistique ». Le directeur technique en est Maurice Dagot, faïencier, peintre, céramiste qui venait de la manufacture de Charolles. Le capital annoncé : 500.000 francs divisés en 100 actions nominatives de 5.000 francs ne sera pas atteint et les actionnaires ne verront malheureusement jamais les bénéfices des sommes qu'ils avaient engagées !
Les pièces que Daniel Duroy avait apportées pour illustrer son exposé, montrent une grande diversité d'influences, diversité due à la qualité et l'expérience des peintres qui avaient voyagé et reproduisaient les décors qu'ils avaient réalisés dans d'autres régions parmi lesquels il faut citer Hippolyte Dagot artiste exceptionnel ainsi que Paul Gerger modeleur suisse et beau-frère de Maurice Dagot, mais surtout, à la proximité des faïenceries de Charolles qui a permis des échanges féconds.
Passionné par son sujet, Daniel Duroy en a tiré un livre « Les faïences du Sornin - Saint Maurice-lès-Châteauneuf » dans lequel il propose plus de 600 illustrations de la production de cette entreprise éphémère mais prolifique.

(Anne Marie Berrod)

plat à la rose
coloquinte
panetière
assiette à la rose
coloquinte
panetière ajourée

Photos Daniel Duroy 

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