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Conférence


Couleurs du Moyen Âge

Lundi 6 février 2012, dans le cadre de l’exposition « Couleurs du Moyen-âge » prêtée par le Conseil Général, les Amis du Musée et de la Médiathèque avaient invité Aurélie Debrosse à venir commenter les remarquables photographies de peintures murales des églises romanes ligériennes principalement de David Philipon.
Plus de 20 personnes ont apprécié l’exposé très clair et détaillé de cette jeune médiatrice culturelle, employée entre autre par le Conseil général, titulaire d’une maitrise d’histoire médiévale et passionnée par l’art roman.

A travers des exemples caractéristiques, elle a montré la richesse du patrimoine de peintures murales du XIIIème au XVème siècle des églises romanes de la Loire.

Ste BarbeDes thèmes récurrents comme la nativité, l’adoration des mages…Des thèmes de l’ancien testament plus discrets et le grand thème des saints telle, dans l’église de Saint Romain le Puy, Sainte Barbe représentée avec ses symboles, la tour, symbole de son enfermement et la palme du martyr ainsi qu’une rareté : le saint Romain d’Antioche qui serait la seule représentation de ce saint dans toute la chrétienté. La réalisation d’une fresque, technique plus complexe que celle de la peinture, la richesse décorative, l’emploi de lapis lazuli, pigment rare et cher laisse penser que le commanditaire de l’œuvre était très riche !

Autre scène unique dans le département : la fuite en Egypte de l’église de Saint Jean/Saint Maurice raconte la légende du semeur. Dans cette même église, les saynètes s’enchainent les unes aux autres comme les dessins d’une bande dessinée. Pourtant, Aurélie Debrosse réfute la version d’une représentation pour illettrés au profit d’une autre version, les églises peintes auraient servi de support pédagogique aux prédicateurs pour l’évangélisation des fidèles. Certaines peintures font apparaître un lien entre le sujet de la scène et le lieu ; ainsi, toujours à Saint Jean/Saint Maurice, port sur la Loire, l’artiste a voulu rendre hommage à Saint Nicolas, patron des mariniers.
Le blason peint sur la litre funéraire découverte à Cherier permet d’identifier la défunte : une partie de ce blason étant celui de la famille d’Urfé, il s’agit de Renée de Savoie, mère d’Honoré d’Urfé.

La conférencière a ensuite parlé des pigments utilisés par ces artistes du Moyen-âge, ocres, verts à partir de l’oxyde de cuivre, noirs charbon de bois ou manganèse, plus rarement lapis lazulli pour le bleu et feuille d’or. Au niveau des techniques, il s’agit presque toujours de peintures murales « à secco » et non de fresques « à fresco ».

Aujourd’hui, comment découvre-t-on ces peintures ? Lorsqu’elles n’ont pas été enlevées pour mettre les pierres à nu ou qu’elles ne sont pas trop dégradées, elles ont, le plus souvent été recouvertes de couches de peintures successives parfois de belle facture. Se posent alors plusieurs questions : quelle couche doit-on conserver ? Faut-il reconstituer les parties manquantes… ? La restauration est toujours un choix.

Anne Marie Berrod

N.B. L’exposition se poursuit jusqu’au samedi 11 février 2012 dans la salle 3 de l’espace-congrès de Roanne.

 

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