La conférencière, Monique Vialla, s’est intéressée à la dynastie des Sanson, célèbres bourreaux à Rouen en 1675 puis à Paris de 1688 à 1847 en élargissant son propos à l’évolution des exécutions capitales suite à une condamnation. D’abord la hache ou l’épée suivant le rang pour finir avec la guillotine au moment de la Révolution. Acte public devant servir d’exemple, l’exécution a toujours été théâtralisée pour impressionner le peuple.
Accompagnée par un récitant pour mettre en valeur les moments importants de son récit, elle commence avec la lecture de la lettre de révocation reçue par le dernier Sanson en 1847 (7ème dynastie).
Monsieur de Paris Charles Henri (4ème dynastie) sans doute le plus célèbre car il a sévi sous la Révolution Française et a été le premier à utiliser la guillotine. On lui attribue 2783 têtes coupées. Le dernier a été Henri Clément Sanson enterré au cimetière Montparnasse.
La tâche du bourreau n’a pas toujours été l’apanage d’un seul homme. Elle a évolué et pris de plus en plus d’importance au fil des ans. La charge est achetée, transmissible et doit entretenir le spectacle. Le bourreau est payé, porte un costume approprié. Il applique la question préalable et la question préparatoire. Il peut être guérisseur aussi. De part sa fonction, il est mis au ban de la société. C’est l’exécution de Louis XVI qui le fait changer de statut. Ayant guillotiné le citoyen capet, il devient de fait citoyen lui-même.
C’est l’abolition de la peine de mort en 1981 qui met fin à la fonction de bourreau et bien sûr à l’utilisation de la sinistre guillotine.
Le grand théâtre macabre, la guillotine invention symbolique de la Révolution a changé la nature du bourreau voire son statut.