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« La nature s’invite en ville »

Conférence de Claire Grosbellet
ingénieur et docteur en sciences agronomiques
jeudi 22 mars 2018 à la Médiathèque de Roanne

Claire GrosbelletCette conférence clôt un long cycle d’activités autour du « jardin », proposé par la Médiathèque.
Quelques constats :
  - En 1700, on comptait environ 650 millions d’êtres humains dans le monde. En 198O, 4,5 milliard dont 40 % d’urbains. La projection pour 2050 est de 9,5 milliards dont 60% vivront dans des villes.
  - En 2016, on estime que 50% de la population urbaine occupe 1% de la surface des terres du globe. En France, 50% de la population occupe 3% du territoire.
Le développement de nos villes, qui reste marqué par le modèle ancien, se développe en cercles concentriques autour du cœur ancien, l’agglomération, les lotissements récents et enfin l’espace rural de proximité, de plus en plus mangé par les infrastructures.
Dans ce contexte, les terres cultivées sont rejetées dans des zones spécifiques. L a conférencière note avec une pointe d’humour, qu’une « mâche verte de Cambrai » a parcouru près de 1000 km avant d’arriver sur l’étalage d’un supermarché de Roanne.
Plus loin elle dira que les caractéristiques des grosses tomates bien rouges , bien rondes et fermes, sont imposées aux producteurs espagnols par les distributeurs :on règle ainsi le problèmes de transport. Et tant pis pour les consommateur dont le goût est désormais formaté !

Au regard des nuisances générées, cette structure urbaine a-t-elle atteint ses limites ? A l’idée courante que la nature sauvage est une nature non transformée par l’homme on opposera l’idée d’une nature domestiquée, anthropisée, introduite de façon modérée au service de l’homme.
Encore quelques chiffres :
   - 20% des français ont un jardin devant la cuisine qu’ils considèrent comme la 2ème pièce de la maison.
   - Dans les villes de moins de 20 000 habitants, 8 personnes ont accès à un jardin privatif. Le chiffre tombe à 6 dans les villes de plus de 20 000 habitants et 4 à Paris.
Ces chiffres mettent en évidence un réel besoin de se reconnecter à la terre.

A coté des « jardins ouvriers », où installer de la nature en ville ?
La conférencière propose 3 modèles :
   - Les espaces verts classiques, parcs, jardins, massifs.
   - Des bâtiments végétalisés, toitures, murs.
   - Des écoquartiers.
Avec, pour chacun, des règles techniques précises à respecter, ces nouveaux aménagements ne pouvant être improvisés.

L’exposé se termine sur quelques projets futuristes :
   - La tour de Milan et ses 20 000 arbres
   - « L’occitanie tower » de Toulouse
   - La création de fermes urbaines, (notre salade pousserait en 4 semaines, hiver comme été et serait consommée sur place !)

En conclusion, on peut végétaliser la ville partout ou presque… à condition de respecter les règles. L’idée est de rendre la ville résiliente.

Les A2MR remercient bien vivement Claire Grosbellet pour son exposé très documenté qui a ouvert une fenêtre sur le futur paysage urbain. Merci aussi à la médiathèque qui nous a accueillis.

Anne-Marie Berrod

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