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Les dernières acquisitions du musée…

« Le modèle au jardin » de Jean Puy et «Le portrait de Jean Puy »
par Charles Camoin
Jeudi 20 février 2014

Les amateurs de Jean Puy, dont des membres de sa famille, se sont retrouvés nombreux, pour entendre le commentaire détaillé et passionné de Sandrine Rey.
Faut-il encore présenter Jean Puy, l’enfant du pays même si une grande partie de sa vie d’artiste s’est déroulée ailleurs. Mais l’arrivée récente de ces deux toiles qui viennent compléter une collection déjà intéressante, constitue un évènement artistique pour le musée et pour les roannais.
Avant d’être accroché aux cimaises de la salle consacrée à Jean Puy et ses amis fauves, « Le modèle au jardin », daté de 1938, a eu un parcours compliqué. Acheté par Oscar Guez, d’origine tunisienne qui fréquentait l’atelier de Jean Puy, il rejoint la collection privée de cet amateur d’art au Petit Palais de Genève.
Il devient par la suite propriété d’Edouard Déchelette qui en fera don au musée Marmottan à Paris. Ce dernier n’ayant pas tenu son engagement d’offrir au tableau une exposition permanente, une procédure est engagée au terme de laquelle, il revient aux héritiers de Jean Puy qui, à leur tour, en feront don au musée Joseph Déchelette.
« Le modèle au jardin », Sandrine Rey le décrit ainsi : « C’est l’été, il fait beau, une femme se prélasse dans un transat…offrant son corps jeune et beau au soleil… les vêtements posés à la hâte près d’elle… un rideau d’arbres forme le fond… tout est pris dans un plan unique de verdure… le spectateur est dans l’herbe avec les personnages… ». Qui sont ces personnages ? Sans doute Ginette, le modèle préféré du peintre. Et qui est le peintre ? Une femme reconnaissable à son chapeau, sans doute Madame Lucie Carrion. On est, selon toute vraisemblance, en Bretagne, terre de prédilection de Jean Puy, dans le jardin de ses amis Carrion. Revenons au modèle « sa Ginette », à la pose nonchalante, un sourire en coin, les jambes en partie cachées par le feuillage. « Un bon modèle, aurait dit Jean Puy, on a envie de coucher avec ! ». « On retrouve dans ce tableau tous les ingrédients de la manière de Jean Puy : impression du travail fait dans l’instant, un camaïeux de verts avec, ça et là quelques touches de rose, rouge… et pourtant retravaillé longuement à l’atelier ».
L’autre tableau, « Le portrait de Jean Puy » par Charles Camoin, « un pastel charmant » et réalisé dans les années 1930, est le reflet d’une très longue et solide amitié entre les deux hommes. « Il est à l’image de leur relation et à l’image que Jean Puy donnait de lui-même, maigreur, humour, un petit coté caricatural avec les épaules en porte manteau… ».
Après avoir souligné tout l’intérêt des dons pour le musée et remercié les Amis de Jean Puy pour leur contribution à l’enrichissement des collections du musée, Sandrine Rey a repris à son compte une phrase d’Oscar Guez : « Il ne fait aucun doute que le prestige de Jean Puy égalera les plus grands de son temps ».
Les Amis du Musée et de la Médiathèque remercient chaleureusement les responsables du musée de leur accueil, en particulier la conférencière qui a su si bien nous communiquer sa passion pour Jean Puy.

Anne-Marie Berrod

 

 

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