VOYAGE CAHORS TOULOUSE RODEZ

VOYAGE CAHORS TOULOUSE RODEZ

4 -5 - 6 octobre 2013

Quarante quatre membres des Amis du Musée et de la Médiathèque, ont, cet automne, pris la direction du sud ouest.

Première étape, Cahors en Quercy, ville d’art et d’histoire qui envoya deux papes en Avignon. Après le déjeuner au bord du Lot, quelques pas sous le parapluie et sur les pavés du pont Valentré foulés par tant de pèlerins en partance pour Saint Jacques de Compostelle et un regard moqueur en direction du diablotin qui avait cru, lors de la construction de la tour Saint Jean, récupérer l’âme de l’architecte et qui se trouve désormais fixé à jamais dans la pierre. Au passage, un arrêt devant le monument érigé en l’honneur du poète Clément Marot, natif de Cahors.

Puis direction Toulouse et embarquement pour une croisière nocturne sur le canal du midi un peu décevante.

Le lendemain, sous le soleil, la ville rose déploie tous ses charmes, le Capitole, la rue du Taur ou carriera del Taur en occitan, ainsi nommée en souvenir du martyr de Saint Saturnin qui y fut traîné par un taureau, la basilique Saint Sernin, une merveille de l’art roman languedocien. Sa taille impressionnante permettait d’accueillir près de 1000 pèlerins par jour qui arrivant par la Mièla vila [la rue du milieu de la ville], entraient par la porte Miegeville pour aller se recueillir sur le tombeau de Saint Saturnin. L’église, conçue comme un véritable reliquaire, possèderait pas moins de 175 reliques parmi lesquelles une épine de la couronne du Christ, un morceau de la vraie croix et 80 reliques authentiques de saints dont 6 apôtres !

Au passage, notre guide nous indique que la ville possède 30 orgues parmi lesquelles 9 sont classées et que les toulousains sont grands amateurs des nombreux concerts proposés tout au long de l’année.

La lutte vigoureuse de l’Eglise contre l’hérésie cathare a été marquée par d’imposantes constructions comme le clocher-mur de l’église Notre Dame du Taur, le couvent des Augustin qui abrite le musée des beaux arts ainsi que la création par le comte de Toulouse au XIII^ème d’une faculté de théologie dotée de 114 professeurs, où l’on enseigne toujours le droit.

Dès les débuts de la ville, au V^ème siècle avant JC, les habitants s’installèrent sur la rive droite surélevée par rapport au fleuve. Sur la rive gauche basse et marécageuse, on construisit des hôpitaux et des bâtiments manufacturiers qui ont servi notamment au XV^ème siècle pour l’extraction du pastel de la plante tinctoriale du même nom qui fit la richesse de la ville pendant cette courte période ou le bleu, couleur royale choisie par Saint Louis, était devenu la couleur à la mode. « Plus on dort, plus on gagne !» Telle était la devise des industriels qui laissaient reposer plusieurs mois les cocagnes, boules de feuilles broyées et mouillées, avant de récupérer la précieuse poudre utilisée en teinture.

Bien qu’il n’y soit pas fait allusion, on pourrait presque parler d’une petite Venise occitane puisque outre la Garonne, la ville est traversée par le canal du Midi, le canal de Brienne et le canal de Garonne qui se rejoignent au nord dans le port de l’embouchure.

Au-delà, à Blagnac, l’entreprise Airbus industrie, un des 18 sites répartis dans le monde, plonge le visiteur dans le gigantisme du XXI^ème siècle. Près de 20 000 employés assemblent quelques uns des fleurons de l’aviation civile depuis l’A300 produit en 1972 jusqu’à l’A380, un monstre de 24 m. de haut, 73 m. de large et 80 m. d’envergure pour une masse de 560 tonnes. Seuls 150 aérodromes dans le monde sont équipés pour le recevoir. Son 1^er vol a eu lieu en 2005 et il est construit actuellement au rythme de 2,5 appareils/mois dans un hangar aux dimensions impressionnantes conçu pour abriter 3 avions en même temps.

La visite trop rapide de la fondation Bemberg installée depuis 1995 dans le magnifique hôtel d’Assézat laissa quelques regrets. Comment, en si peu de temps, admirer comme on aurait aimé, les 120 tableaux de Bonnard, les 5 Cranach, le mobilier superbe, les objets de décorations…de ce collectionneur éclairé qu’a été Georges Bemberg qui acheta son 1^er tableau, une gouache de Pissarro pour 200 dollars à 18 ans. Issu d’une famille allemande, partie faire fortune en Argentine au milieu du XIX^ème siècle, il passa une partie de sa vie en France, consacrant son temps à rassembler une fabuleuse collection. Et quel plus bel écrin pour la recevoir que ce bâtiment de style renaissance, construit par la famille d’Assézat, des toulousains enrichis dans le pastel et laissé pratiquement à l’abandon depuis la fin du XIX^ème siècle !

Le détour par Rodez a été « le clou du voyage » dixit un membre du groupe. Après une halte à l’hôtel des voyageurs pour consommer un repas digne d’un banquet de commisse agricole, visite de la cathédrale assortie du commentaire passionnant du président des amis de la cathédrale et pour les plus courageux, après avoir gravi 300 marches, la découverte du clocher sous la houlette de l’entrepreneur en charge de la restauration de cette véritable dentelle de pierre.

Retour sans encombre. Le chauffeur nous a déposé sur le parking médiathèque/université à 22 heures précises comme il l’avait annoncé au départ de Rodez.

Ce bref résumé n’a d’autre ambition que de rappeler quelques bons souvenirs aux participants du voyage et inciter les autres lecteurs qui ne connaîtraient pas Cahors, Toulouse et Rodez à aller découvrir au plus tôt ces villes au riche patrimoine artistique.

Anne-Marie Berrod

Diaporama J.L. Collery