VOYAGE D’ AUTOMNE A NANTES  - CHATEAU de L’ISLETTE  -  SAUMUR

Lundi 28, Mardi 29, Mercredi 30 septembre et Jeudi 1er octobre 2015

 

Lundi 28 septembre, 6 heures, tandis que la lune sort doucement de son éclipse, encore un peu rose d’émotion, 40 membres des A2MR embarquent pour l’ouest de la France.

 

Après un bref coup d’œil au château d’Azay le Rideau, emmitouflé dans une bâche, nous traversons l’Indre pour atteindre le château de l’Islette (diminutif du vieux français « isle ») où nous ferons, sous la houlette de la propriétaire des lieux, une visite passionnante : après le moulin à farine banal, quelques pas le long de la rivière puis, retour devant le château construit en deux temps par agrandissement à la Renaissance d’un ancien manoir datant du 12ème siècle. La façade, malencontreusement enlaidie au 19ème siècle par un propriétaire dénué de goût, a conservé son cartouche et un cadran solaire original.

A l’intérieur « nous allons mettre nos pas dans ceux de Camille Claudel et d’Auguste Rodin ». Ce château a en effet abrité les amours naissantes de Camille et Rodin pendant trois années au cours desquelles « Camille fera poser Marguerite, la fille des propriétaires, 60 fois ! Elle en réalisera 4 portraits » et nous découvrons ou redécouvrons avec grand plaisir  la tête en marbre de « la petite châtelaine à la tresse courbée ».

Après une nuit réconfortante, notre premier rendez-vous nous amène devant la cathédrale saint Pierre et saint Paul où nous retrouvons le tuffeau cette belle pierre de taille tendre (craie à grain fin) caractéristique du Val de Loire. Un curieux monument bâti et remanié pendant  4 siècles au fil des heurts et malheurs divers qu’il a connus (incendies, agrandissements, explosion, bombardement, restauration…).

« Une des dernières cathédrales gothiques de France » dira notre guide, président de l’association des Amis de la cathédrale et intarissable sur l’histoire de sa cathédrale et de sa ville. Le temps d’admirer le magnifique tombeau de François II et Marguerite de Bretagne, les parents d’Anne de Bretagne, elle-même enterrée avec son mari Louis XII à Saint Denis… à l’extérieur, nous remarquons une chaire sculptée dans la façade, signe d’une tradition chrétienne encore vivace puisque, « tous les ans, l’évêque de Nantes célèbre la rentrée universitaire dans la cathédrale »…

Bien que Nantes soit située à la charnière entre Vendée et Bretagne, on trouve partout des références à la Bretagne : le château des ducs de Bretagne, la rue des Etats de Bretagne, la rue de l’union où, en 1532, François Ier vint entériner l’union de la Bretagne et de la France jusqu’à la toute récente tour Bretagne, « située entre la tour Montparnasse et celles de Manhattan » dixit notre guide, qui domine la ville de ses 30 étages.

Une promenade en petit train et une visite guidée en car et à pieds nous permettent de prendre la mesure de la ville qui n’est plus vraiment « la petite Venise de l’ouest » ni le grand port fluvial des siècles précédents.

Des travaux importants en ont modifié l’aspect ; des bras de la Loire ont été comblés et l’embouchure de l’Erdre canalisée et recouverte. Sur l’île de Nantes trônent maintenant « les machines, un clin d’œil aux mondes inventés de Jules Verne, un enfant du pays, à l’univers mécanique de Leonard de Vinci, enterré au Clos Lucé tout proche et à l’histoire industrielle du 19ème siècle » et que nous apercevrons de loin. La ville a su se reconvertir tout en gardant toutes les strates de son histoire mouvementée : son centre ancien, ses beaux hôtels et maisons d’armateurs, la place Royale, peut-être la dernière en France à n’avoir pas été débaptisée, le superbe passage Pommeraye, galerie commerçante du 19ème siècle avec ses 66 magasins de luxe dont celui à l’enseigne de « Berthe aux grands pieds » d’une superficie de…3m2 ! … les quartiers modernes… Une petite anecdote : « l’histoire de Nantes a été rythmée par les incendies, sans nul doute attisés par le vent qui souffle souvent », nous dit le guide. « Aussi quelques anciennes plaques portent à coté du numéro de la maison, la lettre p indiquant la présence d’un puits dans la cour ».

Profitant d’un temps libre avant le dîner, après avoir acheté quelques souvenirs : des rigolettes nantaises et autres « petits LU », les plus courageux retourneront place Graslin, prendre l’apéritif à la Cigale et admirer le superbe décor de cette brasserie « Art déco » pur jus où Jacques Demy tourna « Lola » pendant que les autres, s’offriront pour 1€ une vue époustouflante sur la région du haut de la tour Bretagne, toute proche de l’hôtel et redescendront déçus de n’avoir aperçu ni la tour Montparnasse ni les tours de Manhattan !…mais bien aérés car, si nous n’avons pas vu un nuage pendant 2 jours, un vent frisquet était au rendez-vous…

La promenade sur l’Erdre, très agréable, révèle un autre aspect des environs avec de belles demeures dites « folies » construites par les riches commerçants, nichées dans la verdure

 

Un des temps forts de notre séjour a été incontestablement la visite du château des ducs de Bretagne, construit par François II et sa fille Anne et magnifiquement restauré. C’est là qu’ Henri IV signa « l’Edit de Nantes » qui devait mettre fin aux guerres de religions et qui fut « malencontreusement » révoqué par Louis XIV. C’est là que le même Louis XIV fit arrêté Fouquet par d’Artagnan et c’est non loin de là que la duchesse de Berry « qui voyait d’un mauvais œil » l’arrivée de  Louis Philippe, sera arrêtée puis libérée sur intervention de Chateaubriand…  

L’un des palais abrite le musée d’histoire de Nantes. Nous n’avons pas vu le cœur de la duchesse Anne qui y est conservé mais, comme il était impossible de visiter les 32 salles dans le temps imparti,  notre guide a choisi de faire revivre cette période florissante des 17ème  et 18ème siècles, lorsque Louis XIV, à l’initiative de Colbert, créait « la Compagnie des Indes orientales », Nantes se trouva « au centre d’un commerce triangulaire qui la fit passer d’un port ligérien à un port maritime » où la traite négrière constituait un des sommets du triangle !….et une formidable source de prospérité, « Au 18ème siècle, chaque foyer a une activité en relation directe ou indirecte avec la traite négrière ».

 

Nous avons eu la désagréable surprise de trouver le musée Dobrée fermé et la visite du domaine de la Garenne-Lemot, proche de Clisson, au cœur duquel est installé le musée-école des frères Cacault, pour agréable qu’elle fut, n’a sans doute pas satisfait pleinement les amateurs de peinture que sont les membres de notre association…

 

En résumé la carte postale de Nantes que je choisirais d’envoyer, montrerait une ville claire et élégante grâce à  la belle pierre de tuffeau, ouverte de tous côtés sur  l’horizon en raison de sa faible altitude de 30 à 8 mètres au dessus du niveau de la mer, son large estuaire, ses îles, ses grandes artères, une ville accueillante aux visiteurs où un circuit matérialisé par un trait vert tracé au sol court sur 12 km permettant ainsi de découvrir l’essentiel du patrimoine, une ville moderne, animée où il doit faire bon vivre…

 

Autre temps fort de ce voyage, l’arrêt au « Cadre noir » de Saumur. Après une visite des installations de cette école nationale d’équitation de haut niveau (pour y entrer, après le baccalauréat, il faut être titulaire du galop 7 et avoir déjà fait ses preuves dans différents concours nationaux et internationaux…), nous avons assisté à une heure de démonstration éblouissante à la satisfaction unanime du groupe…

Après un délicieux repas servi selon les règles de la tradition française, notre chauffeur nous a ramenés sans encombre à Roanne et déposés sur le parking Médiathèque/Université à 21 heures précises, comme il l’avait annoncé.

 

Ce bref résumé n’a d’autre ambition que de rappeler quelques bons souvenirs à ceux qui ont participé au voyage et, peut-être,  inciter ceux qui ne la connaissent pas à aller découvrir la région nantaise ou, au moins, à lire le livret d’accompagnement ci-joint, rédigé par Arlette Ramay-Clément qui a été remis aux participants.

 

Anne Marie Berrod