Sortie culturelle d’un groupe des A2MR le jeudi 16 février 2017

Visite de deux expositions au Musée Gallo-Romain de Saint-Romain-en-Gal (Les Mythes Fondateurs d’Hercule à Dark Vador) et au Musée des Beaux-Arts de Lyon (Matisse le laboratoire intérieur).

L’exposition « Mythes fondateurs. D’Hercule à Dark Vador » a été présentée au musée du Louvre dans la petite galerie avant de l’être au musée de Saint-Romain-en-Gal, enrichie avec les collections des musées régionaux et de Lyon.

Un rappel : le mot mythe vient du grec muthos qui signifie histoire. Les mythes sont donc des histoires inventées par les hommes pour expliquer le monde : comment le monde a été créé et comment les hommes sont arrivés ; d’abord transmises oralement puis transcrites par les historiens avec l’apparition de l’écriture. Il faut ajouter que l’art a joué un rôle important dans leur transmission.

Cette exposition invite au voyage dans le temps et à travers le monde dans les pays où les mythes sont nés : l’Egypte, la Grèce, le pays des Doggons et la Nouvelle Calédonie pour n’en citer que quelques uns avec leurs figures tutélaires du créateur qui va organiser le chaos et protéger ses créatures : Ouranos et Gaïa, Pta, le Crocodile en Nouvelle Calédonie (il crée la terre en remuant l’eau pour faire remonter la vase à la surface) et les Masques. Le mythe d’Aphrodite nous renseigne sur la protection de la descendance. Les mythes interrogent aussi sur le fonctionnement du monde par exemple le passage du jour à la nuit (le soleil se déplace en bateau chez les égyptiens et en char dans le monde gréco-romain). Ils servent aussi à mettre de l’ordre dans le monde.

Partout on a les mêmes préoccupations qui vont donner naissance à des personnages magiques pour expliquer (par exemple le Mythe de Circée première sorcière représentée avec une baguette qui transforme les compagnons d’Ulysse en pourceaux ; on retrouve les rites de sorcellerie chez les Doggons qui se protègent avec leurs masques. Le mythe d’Orphée nous dit qu’il est venu enseigner la musique et la poésie aux hommes.

Les héros sont créés pour rétablir l’ordre et permettre que les humains puissent s’identifier aux Dieux : Ulysse, Hercule et ses douze travaux qui s’inspirent de l’épopée de Gilgamesh, repris dans la Bible par le personnage de Samson.

Les Monstres font face aux héros (Dédale et le Minotaure). Ils sont souvent représentés sous forme de masques très fréquents dans la culture populaire (par exemple au Japon).

Le personnage de Dark Vador de la Guerre des Etoiles s’inspire d’un ouvrage sur l’origine du mythe et met en évidence la lutte du bien contre le mal.

Parcourir cette exposition, c’est découvrir des histoires et des mythes communs à toutes les cultures qui pourraient rassembler les peuples.

Matisse le laboratoire intérieur

Cette exposition réunit 250 œuvres et permet de découvrir le travail d’expérimentation de provenance multiple : dessins, gravures, sculptures. Les artistes de l’art moderne ont appris les bases académiques mais ils ont cheminé d’une façon différente.

Matisse fait des études de droit, puis devient clerc de notaire. Il tombe malade et on lui offre une boîte de peintures. Il apprend à peindre. Il rencontre Gustave Moreau peintre symboliste qui travaille sur le modèle vivant. Pour la sculpture, c’est le modelage comme Rodin (cf le Serf).

La couleur, c’est en 1905 à Collioure qu’il la découvre avec le mouvement fauve. C’est le bonheur de vivre, une véritable promenade dans la couleur. Il utilise le trait avec subtilité dans la représentation des silhouettes. Il subit l’influence de Maurice Denis qui utilise les formes et les couleurs dans un ordre assemblé. Mise en parallèle des études de formes et de couleurs dans les portraits de sa Femme en kimono et de la Japonaise. Il est aussi influencé par Signac dans le choix des couleurs complémentaires.

En 1909 il rencontre Chtchoukine qui lui commande la Danse (cf : les dessins où les lignes suggèrent le mouvement).

En 1914, le portait d’Yvonne Langsberg porte le contexte de l’époque ; il n’a pas reçu l’approbation des commanditaires.

Dans les Natures Mortes, ce sont les couleurs qui prédominent avec la prégnance de l’orange. On notera l’influence du sud : le midi, le Maroc dans la représentation des tissus, des tentures (ex l’Odalisque utilisation du rouge, la fenêtre ne s’ouvre pas sur l’extérieur mais crée la lumière intérieure).

Pour Matisse, il s’agit de construire un tableau avec la couleur (ex : le Grand Intérieur Rouge).

Suite à son hospitalisation à Lyon, il a fait don de nombreux dessins et tableaux à la ville.

Il souhaitait que les gens trouvent calme, sérénité et joie de vivre en regardant ses peintures et en cela son œuvre revêt un caractère universel.

Denise Perrin

Photos prises par Danièle et Jean-Luc