Les chrétiens du Moyen Orient, des origines à nos jours   
 

Conférence de Monsieur Bernard Guiffault

Jeudi 13 novembre 2014

En 2011, on comptait plus de 2 milliards de chrétiens dans le monde dont 1 milliard de catholiques. Le Moyen Orient, berceau du christianisme, en abrite environ 1% réparti en une mosaïque d’églises qui se sont constituées depuis les origines de « la petite secte juive » apparue autour des années 30 de notre ère en Palestine et qui, sous le coup des persécutions, s’est dispersée dans tout le bassin méditerranéen. Des divisions se sont fait jour tantôt pour des raisons religieuses (hérésies), tantôt pour des raisons politiques (conquête arabe et domination musulmane). Les différences sont marquées dans les chefs spirituels, les langues et la liturgie, les rites, les costumes religieux, l’architecture et l’aménagement intérieur des monuments religieux… Après un communautarisme étroit de cinq siècles, un dialogue s’installe peu à peu entre les différentes églises et avec Rome.

Mais, depuis le milieu du XX^ème siècle, les dangers viennent d’ailleurs : les difficultés économiques, les guerres (Irak, Liban, Syrie…) et depuis peu le fanatisme… Les communautés chrétiennes sont face à deux problèmes majeurs : la réislamisation encouragée par les pays du Golfe Persique qui diffusent un islam rétrograde et la présence d’Israël qui n’est accepté ni par les pays arabes ni par les chrétiens d’Orient..

Dans une deuxième partie, le conférencier a brossé un tableau de la situation des chrétiens pays par pays. Encore tolérante, la Jordanie. La Syrie, « un havre de paix », une mosaïque ethnique et religieuse, est devenue « un enfer » à cause de la guerre. La région autonome du Kurdistan est actuellement la seule zone où les chrétiens d’Irak ont pu se réfugier. En Egypte, les coptes sont discriminés depuis l’arrivée de Nasser. Le Liban où l’on compte pas moins de 18 communautés, l’état est organisé en fonction de ces communautés, la plus dynamique étant celle des maronites. Peu de chrétiens en Palestine. Discrimination aussi en Israël où les chrétiens ne font pas de service militaire mais se voient fermée la porte de certaines professions. Curieusement, le culte chrétien est autorisé dans les pays du Golfe…

En conclusion. Le déclin est amorcé mais les chrétiens d’Orient sont-ils condamnés à disparaître ?

Trois défis doivent être abordés :

- Poursuivre l’œcuménisme engagé entre les différentes églises

- Maintenir un dialogue avec l’Islam

- - « En Israël, la situation des chrétiens arabes ne peut s'améliorer que dans le cadre d'une véritable citoyenneté à construire, et créant une véritable égalité ».

Quel est le rôle de l’Occident ?

Les relations de la France avec le Moyen Orient sont très anciennes (cf. les accords de François I^er avec Soliman le Magnifique). « L’Europe gère les situations de façon improvisée » et « renie ses racines chrétiennes » ! Paradoxalement, « les chrétiens d’Orient se tournent vers la Russie » !

La trentaine d’auditeurs qui avaient fait le déplacement jusqu’à la salle de la MVA ont beaucoup apprécié la très riche conférence de Bernard Guiffault dont ce résumé ne donne qu’un aperçu. Qu’il en soit ici remercié.

Anne-Marie Berrod

Pour en savoir plus, le conférencier recommande la lecture de deux livres :

- « Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ? » d’Annie Laurent aux éditions Salvator

- « Géopolitique des chrétiens d’Orient » d’Antoine Fleyfel aux éditions L’Harmattan

Baptême Syriaque fichier PDF (3,8 Mo)