Ç JOFFRE (1852 – 1931) È
Confrence de Monsieur Dominique Bassereau -
mercredi 3 septembre 2014
En partenariat avec Ç Les parents et amis de Joseph Dchelette È
Il y a un peu moins de cent ans (le 5 septembre 1914), le gnral Joffre, commandant en chef des forces franaises, dclenchait la contre-offensive de la Marne et mettait fin un mois de reculs, dĠinquitudes et de doutes. Sa popularit fut immense immdiatement. Elle lui permit dĠasseoir son autorit et aussi, parfois, de se jouer de certaines critiques avec efficacit et esprit. Elle rsista lĠusure de la guerre et de ses difficults jusquĠen dcembre 1916, date laquelle on se Ç dbarrassa È de lui en le nommant Marchal de France et en le chargeant dĠune mission diplomatico-militaire aux Etats-Unis dont on souhaitait ardemment lĠintervention dans le conflit. La victoire de 1918 le rintgra bien videmment au rang des grands hros nationaux.
Le titre de la confrence laissant le champ ouvert au confrencier, celui-ci a choisi de dcrire, dans un long prambule, Ç le climat dans lequel avaient vcu Joffre et tous les grands gnraux È du second empire lĠt 1914.
Impossible de rapporter in extenso, la description trs dtaille, illustre de nombreuses citations, des vnements politiques et militaires qui vont se succder dans une Ç France encore partage entre royalistes et rpublicains È, les crises, les scandales, Ç lĠesprit revanchard È prn par certains, lĠaffaire DreyfusÉ Ainsi que lĠtat dĠesprit de lĠarme dans laquelle se forment les officiers qui vont prparer et faire la guerre. Certains avaient connu et, pour les plus gs, particip aux conflits du second empire !
Ç Joffre polytechnicien, choisit le gnie, part outremerÉ A son retour, en 1911, le colonel Grandmaison prche lĠoffensive outrance lĠarme blanche et, fait sidrant, Joffre qui a eu un avancement rapide, est nomm la tte de lĠarme et marche fond È. Ç Il approuve le dmantlement de la ligne de fortifications construite 20 ans auparavant par le gnral Sr de Rivires È.
Mais,
sentant la guerre venir, il sĠemploie rformer lĠarme (le service militaire
est port trois ans) et labore
une stratgie, le fameux plan XVII.
Une petite notation sur Ç lĠtat de lĠarme en 1914 : la tenue du soldat comprend un
pantalon rouge (depuis 1813, il fallait bien soutenir la culture de la
garance), deux capotes, une casquette molleÉ pas de roulante mais un petit
fagot fix sur le bardtÉun fusil Lebel muni dĠune baonnetteÉ Un canon de 75
tirant 20 coups/minute dĠobus de 7 kg, tir tenduÉ È.
Le confrencier a ensuite, carte lĠappui, expliqu comment sĠtaient droules les premires oprations militaires.
En novembre 1914, la bataille de la Marne gagne,
Ç la guerre de
mouvement est termine. Commence alors la guerre de tranches, terrible par le
nombre de morts mais de peu dĠintrt
pour lĠart de la guerre È. En 1914, 300 000 morts en 5
mois, en 1915 350 000, en 1916 250 000 et 160 000 dans les 10
mois de 1918 !
Ç En 1915, le pantalon
garance est remplac par un uniforme bleu horizon et un casque mtallique.
Commence aussi la guerre arienne avec les observations puis les combats
ariensÉ En 1916, ce sera Verdun, la bataille de la Somme, un dsastre pour
les anglais... Fin 1916, Joffre est critiqu pour sa guerre qui nĠavance pasÉ
il est destitu et remplac par NivelleÉ È.
Le confrencier a donn quelques titres dĠouvrages parmi lesquels :
- Somnambules. Et 1914. Comment lĠEurope a march vers la guerre de Christopher Clark 2013 (Ed. Flammarion)
Enfin, parmi les personnalits tues au combat, il convient de citer :
- Charles Pguy crivain et journaliste, tu lĠennemi le 5 septembre 1914 Villeroy, prs de Paris
- Alain Fournier crivain, mort au combat le 22 septembre 1914 St Remy la Calonne
- Roland Garros, aviateur tu dans un combat arien le 5 octobre 1918 dans les Ardennes
-
Albert
Motte, prsident des mines de Lens, fusill par les allemands Roubaix en 1918
- Joseph Dchelette, bless le 3 octobre 1914, est mort le lendemain et a t enterr dans le cimetire de Vingr (prs de Soissons).
Monsieur Bassereau, qui, de son propre aveu, nĠa
aucune exprience militaire mais est un passionn dĠhistoire, a tenu son auditoire
attentif et intress prs de 2 heures. Les A2MR le remercie trs vivement de
leur avoir consacr ce temps.
Anne-Marie Berrod