ConfŽrence Ç Le jardin du Moyen ċge È

Bernard Grosbellet - Jeudi 16 novembre 2017 – MŽdiathque de Roanne

 

Brosser un tableau de lĠŽvolution des jardins du Vme au XVme sicle, soit les 10 sicles qui recouvrent  ce quĠon appelle Ç Moyen ċge È, est une gageure que notre confŽrencier a relevŽe avec brio.

Images ˆ lĠappui, il a montrŽ comment le jardin de subsistance du Vme sicle a ŽvoluŽ peu ˆ peu jusquĠˆ devenir un jardin dĠagrŽment ˆ lĠaube de la Renaissance.

Tout dĠabord, trois femmes sont mises en exergue : HŽlo•se, 1re femme autorisŽe ˆ suivre lĠenseignement des Arts LibŽraux, Herrade de Landsberg, 1re auteur et illustratrice de lĠHortus DŽliciarum Ç Le Jardin des dŽlices È, Hildegarde de Bingen, 4me docteur de lĠEglise. Les jardins du XIme sicle leur doivent  beaucoup.

En fait, le jardin mŽdiŽval type nĠexiste pas, le plus souvent ˆ proximitŽ des habitations, ˆ peine sŽparŽ des terres cultivŽes, fermŽ par un enclos pour le protŽger des animaux, avec une fontaine au milieu. Quatre zones : plantes mŽdicinales, plantes potagres, fleurs, un prŽau lieu dĠombrage.

Une autre disposition visible sur un plan de lĠabbaye de Saint Gall : de la verdure dans le cloitre, un jardin de plantes mŽdicinales, un verger.

Plus tard, sont reprŽsentŽes les cultures vivrires dont tŽmoignent des images de repas : si le pain est la nourriture de base,  la diversitŽ appara”t au fur et ˆ mesure que lĠon monte dans lĠŽchelle sociale comme lĠatteste les peintures de lĠŽpoque. 337 espces de lŽgumes et fruits sont rŽpertoriŽes dans Ç Les grandes Heures dĠAnne de Bretagne È. La plupart sont encore cultivŽs de nos jours.

Enfin dans une page des ÇTrs Riches Heures du duc de Berry È du XVme, on peut voir, au premier plan, les travaux des champs, les travaux des artisans, maons, tailleurs de pierreÉ et au fond, le ch‰teau avec son jardin dĠagrŽment devant la faade. Nous entrons dans la Renaissance !

 

Une mise en bouche a suivi la confŽrence, ˆ base dÔhypocras et biscuits de la joie dĠHildegarde de Bingen prŽparŽe par Bernadette Grosbellet et trs apprŽciŽe du public.

 

 

 

 

Auparavant, lĠaprs midi avait dŽbutŽ par une visite guidŽe  de lĠexposition des ouvrages consacrŽs ˆ lĠart du jardinage, des jardins de lĠantiquitŽ le Libri de rustica, les XX Livres De Constantin CŽsar, incunable de 1553 rŽdigŽ en latin et franais, les jardins de la Renaissance, prŽmices du jardin ˆ la franaise, le  classicisme de Le Notre auquel succdera lĠŽveil romantique. Des ouvrages techniques tels que le Dictionnaire dĠagronomie de Chomel de 1732 ou  un livre dĠInstruction pour les jardins fruitiers. Le 19Žme sicle voit lĠapparition des jardins publics illustrŽe par une petite collection, Ecole du jardin potager, ou Les Nouvelles Observations physiques et pratiques sur le Jardinage et lĠArt des plantes de lĠanglais Bradley . Bref, un large Žventail de conseils aux jardiniers ˆ travers les sicles.

Une partie de cette exposition est aussi consacrŽe ˆ lĠŽvolution des jardins de Roanne au cours du XIXme sicle, depuis la crŽation de lĠEcole Centrale en 1797 et son jardin botanique puis, en 1874 dĠune Ecole dĠhorticulture,  les transformations de la Place des promenades un temps dŽsignŽe sous le nom de Cour de Rome puis Place Populle en lĠhonneur dĠun maire. La MŽdiathque possde un croquis original aquarellŽ de la fontaine en cŽramique que lĠon peut voir encore au fond de la place mais qui a ŽtŽ malheureusement amputŽe dĠune partie de son escalier monumental.

On peut encore voir le plan du MusŽe Joseph DŽchelette et son jardin privŽ. Enfin les jardins ouvriers font leur apparition en 1891 et il en existe encore quelques uns aujourdĠhui. Un plan cadastral de 1835 donne une idŽe de ces diffŽrents  jardins publics, privŽs, ouvriers de la ville.

 

Les Amis du MusŽe et de la MŽdiathque remercient chaleureusement toutes les personnes qui ont contribuŽ ˆ ce moment.

Anne-Marie Berrod

Diaporama des illustrations