Dimanche 5 mars 2006 à 15 h
Salon de musique du Musée Joseph Déchelette
« La musique
sous les deux Empires »
des
champs de bataille aux pistes de danse
Ne
pourrait-on adapter, à propos de chaque époque historique marquante, la formule
bien connue : « Dites-moi quelles
sont vos musiques, je vous dirai qui vous êtes et comment vous vivez ».
Le pouvoir de la musique, qui sait mettre à nu les émotions, commence là où s’arrête celui des mots. Formes musicales, rythmes, danses, mélodies, témoignent chaque fois d’une recherche d’harmonie et de divertissement spécifique. A la manière d’un espéranto strictement sonore, certaines musiques « dominantes », dites de circonstance, soulignent les courants au sein d’une société et rendent plus sensible l’image d’une nation.
Il
en est ainsi pour le premier et le second Empire : ce sont deux moments
fortement contrastés de notre histoire, qui l’un et l’autre ont en commun une
emprise puissante du pouvoir, mais aspirent tout de même à des idéaux nettement
différents.
Ce sont ces caractéristiques opposées, éclairées par le contexte historique, que nous allons redécouvrir. Musiques frémissantes de peur, de patriotisme ou de plaisir, qui tantôt marchent au rythme des accents civiques et martiaux, tantôt virevoltent follement au gré des bals et autres festivités officielles… avec détour indispensable par certaines pages de grands maîtres marqués par leur époque.
« Le coup de cœur de Claude »
par
Jorge Amado (Editions Folio)
C'est
l'histoire de la quête d'un nouvel eldorado au Brésil, le sud de Bahia :
hommes, femmes et enfants y sont attirés par l'espoir de faire fortune avec les
cacaoyers. Dans ses deux livres, Jorge Amado, l'un des plus grands écrivains
brésiliens contemporains, nous raconte une histoire de violences, de rivalités
sanglantes, d'amours, avec la lutte pour la conquête des nouvelles terres à
cacao par les fazendeiros, ces planteurs du bout du monde. Au début du XXe
siècle, les colonels féodaux conquièrent les terres dans une ambiance très
"Far West", puis l'exploitation du cacao passe dans les mains des
négociants exportateurs souvent avides et indifférents aux hommes. C'est, racontée
ici, une des épopées économiques du Brésil comme celles, plus tard, du
caoutchouc ou du café. C'est aussi le monde bigarré, poétique et toujours rempli
d'espoir des Brésiliens.